Boucherie du Marché Maisonneuve: Boucher, de père en fils

Samuel et Simon Jodoin dans la Boucherie du Marché Maisonneuve
Benoit Valois-Nadeau, Caribou Magazine
Portraits de famille

Daniel Jodoin n'a pas seulement donné un emploi à ses fils Samuel et Simon : il leur a légué l'amour et la passion qu'il porte pour le métier de boucher.  Sa boutique, sa cuisine et sa chambre froide sont leur lieu de travail, mais aussi leur lieu de rencontre et d'échange. Chaque jour, au petit matin, les trois hommes de la famille Jodoin se rassemblent dans la boucherie du Marché Maisonneuve.

Daniel Jodoin préparant des viandes dans la Boucherie du Marché Maisonneuve

 

Formé comme chef saucier à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), Daniel Jodoin s’est dirigé vers la boucherie après des années en hôtellerie afin d’avoir un horaire qui convenait mieux à un père de quatre enfants.

Ses deux fils ont grandi entre les carcasses de viande et c’est dans l’arrière-boutique de ses premiers établissements qu’ils faisaient leurs devoirs. 

« Et quand, petit, je manquais l’école parce que j’étais tannant, mon père me faisait travailler! » se souvient Simon, qui a mariné ses premiers pilons de poulet à sept ans.

Les deux filles de Daniel ont également œuvré dans l’entreprise familiale et viennent parfois mettre la main à la pâte le week-end. « À un certain moment, j’avais mes quatre enfants avec moi en même temps, c’était le fun en tabarouette! » explique en riant le sympathique boucher, qui tenait boutique à Saint-Hubert et Repentigny avant de s’installer au Marché Maisonneuve il y a 12 ans.

Relation privilégiée
Daniel et Samuel travaillant derrière le comptoir.

 

Tout en se tirant la pipe, les deux frangins abondent dans le même sens : bosser entre membres d’une même famille est un privilège. 

« C’est sûr que la confiance inconditionnelle est déjà établie. Pas besoin de créer un lien, comme avec un employé que tu viens d’embaucher », soutient le volubile Samuel. « Entre frères, on se complète et on se comprend bien. On est capable de parler de n’importe quoi. Ce n’est pas comme ça dans toutes les familles », souligne Simon, plus réservé.

Les trois bouchers ne vont pas jusqu’à dire qu’il n’y a jamais de chicane dans leur cabane, mais la proximité aide certainement à traverser les tempêtes. 

« Lorsqu’on a des petits conflits, ça vient nous chercher personnellement parce qu’on a des liens familiaux, alors que ce ne serait pas le cas si on était seulement des employés, illustre Samuel, dont les deux jeunes enfants commencent à venir faire leur tour à la boucherie. Mais à l’inverse, on est capable de se parler, parce qu’on le fait depuis toujours. On discute ensemble pour savoir ce qui ne va pas bien, au travail, comme dans nos vies. »

Le défi de la transmission
Et qu’est-ce qui est le plus important justement?
Morceaux de viande disponibles à la boucherie

 

Questions en rafale à Samuel

La grande famille des Marchés publics de Montréal est forte des producteurs, des marchands et des artisans qui la composent. Depuis des années et des générations, ils se lèvent tôt, expérimentent, ratent parfois, recommencent tout le temps, veillent, récoltent et réussissent ! Jour après jour, ils se tiennent fièrement debout derrière leurs étals comme au bout d’une table où ils nous invitent à manger. Ils sont le cœur et l’âme d’un marché, l’essence de sa personnalité, la raison pour laquelle on a envie d’y retourner. La série Portrait de famille tient à rendre hommage et à raconter l’histoire de ces piliers de nos Marchés publics.

Ce projet a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du Programme d’appui au développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire en région.

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