Créer un jardin mellifère : quelles fleurs planter pour soutenir les pollinisateurs ?

Dans nos environnements urbains, les pollinisateurs peinent parfois à trouver de quoi se nourrir. Pourtant, ils jouent un rôle essentiel dans la pollinisation de nombreuses plantes, dont celles de nos jardins et potagers.
Un jardin bien conçu offrira aux abeilles, aux papillons, aux bourdons et aux autres pollinisateurs un refuge et une source de nourriture variée tout au long de la saison.
1. Favoriser le chevauchement des floraisons
Pour soutenir les pollinisateurs, choisissez des plantes qui fleurissent à différentes périodes de la saison estivale.
Printemps : Premiers apports en nectar et pollen
Pissenlit (Taraxacum spp.) : Une des premières sources de pollen et de nectar au printemps. Plutôt que de les arracher, laissez-les fleurir pour le plus grand bonheur des pollinisateurs !
- Lierre terrestre (Glechoma hederacea) : Très mellifère et apprécié des bourdons.
- Saule (Salix spp. ) : Ses chatons riches en pollen nourrissent les premières abeilles et bourdons.
- Groseilliers et cassissiers (Ribes spp.) : Arbustes fruitiers très visités par les pollinisateurs.
- Pommier (Malus spp.) : offrant une floraison spectaculaire, il attire les abeilles et les papillons.
- Érable argenté (Acer saccharinum) : Ses fleurs précoces fournissent du pollen en abondance.
Été : période d'activité maximale des pollinisateurs
Échinacée pourpre (Echinacea purpurea) : Appréciée des papillons et des abeilles, elle fleurit tout l'été.
- Thym (Thymus spp.) : Une plante aromatique qui attire une grande diversité d'insectes.
- Bourrache (Borago officinalis) : Produisant beaucoup de nectar, elle est adorée des abeilles.
- Rudbeckie (Rudbeckia spp.) : Ses fleurs jaunes attirent les papillons et les bourdons.
- Monarde (Monarda fistulosa) : Connue sous le nom de thé des bergers, elle est très mellifère.
- Origan sauvage (Origanum vulgare) : Une floraison prolongée qui attire une multitude de pollinisateurs.
Automne : dernières ressources avant l'hiver
Aster de la Nouvelle-Angleterre ( Symphyotrichum novae-angliae ) : Dernière grande floraison avant l'hiver, vitale pour les pollinisateurs.
- Verge d'or ( Solidago spp. ) : Très recherchée pour son nectar abondant en fin de saison.
Un jardin mellifère diversifié garantit un approvisionnement constant en nourriture tout en créant un cadre coloré et vivant.
2. Privilégier les plantes indigènes
Les plantes indigènes sont particulièrement adaptées au climat et aux pollinisateurs locaux. Elles offrent un nectar et un pollen de qualité, tout en étant plus résistantes aux conditions environnementales.
Quelques espèces indigènes recommandées :
- Agastache fenouil (Agastache foeniculum) : Comestible, très populaire chez les pollinisateurs.
- Aster de la Nouvelle-Angleterre : Dernier à fleurir en automne.
- Asclépiade : Plante hôte des monarques.
- Sureau du Canada : Riche en nectar.
- Monarde : Précieuse pour de nombreuses abeilles.
- Verveine hirsute (Verbena stricta) : Merveilleuse floraison.
- Verge d'or (Solidago spp.) : Un indispensable de l'écosystème tardif.
- Épilobe à épi : Très recherchée des insectes pollinisateurs.
Il est toutefois possible d'introduire quelques plantes non-indigènes très mellifères (telles que la bourrache, le mélilot blanc, l’épilobe hirsute… ) pour compléter l'offre florale et maximiser l'attractivité du jardin.
3. Ajouter une source d’eau
Les pollinisateurs ont besoin d'eau pour s'hydrater et, pour les abeilles, pour contrôler la température dans la ruche.
Quelques idées de sources d'eau :
Une soucoupe peu profonde remplie d'eau avec des galets pour qu'ils puissent se poser en sécurité.
- Un petit bassin naturel avec des plantes aquatiques comme les lentilles d’eau ou le jonc pour filtrer l'eau.
- Une mare fleurie qui servira aussi d'habitat à d'autres espèces bénéfiques comme les libellules et les demoiselles.
4. Ne pas utiliser de pesticides
Les pesticides de synthèse sont extrêmement nocifs pour les pollinisateurs. À Montréal, ils sont déjà interdits, mais il est important d'aller plus loin en privilégiant les alternatives naturelles.
Favoriser les prédateurs naturels comme les coccinelles et les chrysopes. Les coccinelles apprécient généralement les rosacées, les asteracées et les apiacées : on peut donc planter de l'achillée millefeuille ou la Calendule pour les attirer.
Utilisez des décoctions naturelles de biopesticides (ortie, ail, savon noir) pour protéger vos cultures.
Associer les plantes pour créer un équilibre : par exemple, planter de la capucine pour attirer les pucerons et ainsi les éloigner des autres végétaux.
5. Laisser place à la nature
Les jardins trop entretenus peuvent être moins favorables aux pollinisateurs. Laissez pousser des fleurs spontanées comme le trèfle blanc et le pissenlit, qui sont d’excellentes sources de nectar. Laissez aussi quelques tiges dressées de l’année dernière pour que des abeilles solitaires puissent y nicher.
6. Participer à l’effort collectif
Soutenir les pollinisateurs, c'est aussi s'impliquer dans des actions locales :
Semez des fleurs indigènes adaptées à votre région.
- Rejoignez les initiatives citoyennes pour la biodiversité.
- Impliquez-vous dans des programmes de sciences participatives comme Mission monarque ou Abeilles citoyennes pour observer et recenser les pollinisateurs.
En créant un jardin mellifère, vous participez activement à la préservation des pollinisateurs et à l'enrichissement de la biodiversité locale.
Bon jardinage et merci pour les pollinisateurs !
Un texte de Polliflora, craéteurs d'aménagement pour pollinisateurs